La circulation à Pétion-Ville et à Delmas devient de plus en plus un cauchemar pour les automobilistes. À toute heure de la journée, ces deux communes, autrefois réputées pour leur dynamisme, sont envahies par un embouteillage étouffant. Mais derrière cet enfer quotidien se cache une réalité plus sombre : la crise sécuritaire qui pousse des milliers de citoyens à fuir les zones de violence.
Cette migration interne, motivée par la recherche d’un refuge, a entraîné une surpopulation dans ces zones urbaines déjà mal structurées. L’infrastructure routière, insuffisante et mal entretenue, n’est pas en mesure de faire face à cette pression accrue. Les grandes artères deviennent des parkings géants, où la moindre tentative de déplacement devient une épreuve de patience et de résistance.
Mais le problème ne se limite pas à la mobilité. Les embouteillages chroniques témoignent de l’impuissance des autorités à garantir un minimum d’ordre et de sécurité. Dans un pays où les déplacements dépendent largement de la fluidité des transports, cette situation paralyse non seulement la vie des citoyens, mais aussi l’économie locale.
Face à ce désastre, les usagers exaspérés et épuisés multiplient les appels à l’action. Ils demandent aux pouvoirs publics d’intervenir pour rétablir la sécurité dans les zones abandonnées aux gangs et permettre un retour à la normale. Mais ces appels, pourtant récurrents, semblent tomber dans l’oreille d’un sourd.
Peut-on vraiment espérer un changement ? Les autorités ont-elles la volonté et les moyens de relever le double défi de la lutte contre l’insécurité et de la gestion des flux urbains ? En l’absence de réponses claires et d’actions concrètes, la population reste prisonnière d’un cercle vicieux : fuir la violence pour se retrouver piégée dans le chaos de la circulation.
Cette crise exige une réponse urgente et multidimensionnelle. L’amélioration des infrastructures routières, le renforcement de la sécurité et la promotion d’une meilleure gestion urbaine ne sont pas des luxes, mais des nécessités vitales. Tant que ces priorités ne seront pas prises au sérieux, la circulation à Pétion-Ville et à Delmas restera un symbole tragique des défaillances systémiques du pays.
Source Photo: Front Populaire