La crise en Haïti atteint des niveaux catastrophiques et le pays a besoin de toute urgence d’une mission globale de l’ONU pour combattre la violence. Selon Human Rights Watch, la violence est orchestrée par des groupes armés qui multiplient les attaques contre la population et les infrastructures clés. Cette dernière se joint aux appels internationaux en faveur d’une réponse coordonnée à la violence des gangs et aux récents défis humanitaires.
Quelque 700 000 personnes ont déjà été déplacées à l’intérieur du pays à la suite d’attaques de gangs. À cette situation précaire s’ajoutent les catastrophes naturelles, telles que les inondations de la semaine dernière, qui ont exacerbé les difficultés d’accès à l’eau, aux soins médicaux et à la nourriture. Selon Ida Sawyer de Human Rights Watch, l’ONU doit saisir cette opportunité pour lancer une mission basée sur les droits de l’homme visant à renforcer la sécurité, à distribuer les besoins de base et à s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité en Haïti.
Haïti connaît non seulement une crise sécuritaire, mais aussi une crise politique majeure. Les élections présidentielles n’ont pas eu lieu depuis 2016 et les gangs armés continuent de représenter une menace majeure. Malgré la présence de forces de sécurité multinationales, l’inefficacité demeure, en partie à cause d’un manque de ressources et de défaillances internes, notamment des forces de police mal équipées et impliquées dans des abus.
Les forces dirigées par le Kenya, également composées de membres de la Jamaïque, du Belize et des Bahamas, ont montré leurs limites. Human Rights Watch souligne que la mission manque encore de fonds et de moyens opérationnels pour agir efficacement. L’administration Biden propose donc de transformer la mission en une opération officielle des Nations Unies, soutenue par plusieurs pays d’Amérique latine et du CARICOM. Cependant, des pays comme la Chine et la Russie sont sceptiques quant à la viabilité à long terme de cette mission.
Human Rights Watch recommande un renforcement significatif de la mission, avec des mesures de protection accrues. Il s’agit notamment de surveiller les violations des droits de l’homme, de protéger les enfants, de lutter contre les violences sexuelles et de mener des enquêtes indépendantes sur les abus. L’organisation propose également la création d’une unité chargée de contrôler l’intégrité de la mission, afin d’instaurer la transparence et de renforcer la confiance avec la population haïtienne.
La violence continue de s’intensifier, avec de fréquentes attaques de gangs faisant de nombreuses victimes, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Des milliers de personnes ont été tuées ou déplacées cette année. La situation humanitaire reste désastreuse, en partie à cause de ces groupes armés, mais aussi à cause de l’absence d’une réponse internationale coordonnée et transparente. Haïti espère une mission de l’ONU qui respecte les droits de l’homme et aide à reconstruire la stabilité dans le pays, tout en mettant l’accent sur la consultation de la société civile.