Alors que les habitants de Port-au-Prince s’apprêtent à célébrer la fin de l’année 2024, ils abordent les derniers mois de l’année dans un climat de peur et de violence. Le 2 décembre, une nouvelle série de fusillades a secoué la capitale haïtienne, marquée par la montée en puissance des gangs armés, notamment ceux du groupe « Viv Ansanm », qui semblent avoir franchi un nouveau seuil dans leur défi à l’Etat.
Les quartiers de Pétion-Ville et de Delmas, habituellement animés par les préparatifs festifs de fin d’année, ont été envahis par le bruit des balles plutôt que par le joyeux fracas des feux d’artifice. Ce Lundi 2 décembre 2024, la population a de nouveau été terrorisée. Le crépitement des armes automatiques a remplacé la musique festive, et les habitants ont été contraints de se barricader dans leurs maisons, les victimes tombant sous les balles des voyous.
La résistance des forces de l’ordre, bien qu’héroïque, semble impuissante face à l’ampleur de la menace. La police, dépassée par la situation, peine à contenir les attaques de plus en plus fréquentes et violentes. Chaque intervention de l’Etat semble se solder par un échec cuisant, laissant la population dans un état de sidération.
L’impact de cette violence sur la vie quotidienne des citoyens est incommensurable. Dans cette capitale déjà dévastée par les crises économiques, politiques et sociales, la peur est désormais omniprésente. On se demande si les fêtes de fin d’année, habituellement synonymes de convivialité et de joie, ne seront pas cette année un simple miroir de la tragédie qui frappe le pays.
Les gangs comme « Viv Ansanm » ne se contentent plus de se jouer de l’Etat, mais semblent désormais en mesure de dicter leur loi, semant la panique et dictant le rythme de la vie urbaine. Cette situation rappelle les jours sombres où les armes à feu étaient le seul moyen de communication dans certaines régions du pays.
Alors que les gens espéraient que les fêtes de fin d’année apporteraient un semblant de normalité, le contraste est saisissant. Au lieu de sourires et de festivités, le mois de décembre a été marqué par des corps sans vie, des familles endeuillées et une société en état de choc. La crainte que la violence prenne définitivement le pas sur la paix semble de plus en plus tangible.
Il est urgent que l’Etat haïtien reprenne le contrôle de la situation. Mais cette bataille ne pourra être gagnée sans un véritable engagement à long terme pour éradiquer les causes profondes de cette insécurité. De son côté, le peuple haïtien n’attend que la promesse d’un retour à la tranquillité. Mais pour l’heure, entre les balles et les festivités manquantes, l’espoir semble s’éloigner.