Le Cap-Haïtien, deuxième ville d’Haïti, vit actuellement un paradoxe flagrant : malgré son importance historique et économique, elle croule sous le poids de défis criants. Alors que ses rues restent jonchées d’ordures, les autorités municipales se disent incapables d’assurer le strict minimum, faute de moyens. Selon la mairie, il n’y a même pas assez d’argent pour acheter les balais nécessaires à l’entretien de la ville, laissant la population perplexe face à une situation qui semble s’enliser.
Outre les problèmes locaux, le conseil municipal critique également l’attitude du Central Power, une entité dont les décisions semblent négliger les besoins de Cape Town et, par extension, ceux de l’ensemble du département du Nord. Ce sentiment d’abandon alimente une frustration croissante de la population locale et des élus, face à une administration centrale perçue comme distante et peu soucieuse des réalités régionales.
À l’approche du 221e anniversaire de la bataille de Vertières, une autre polémique a secoué la ville. Emmanuel Vertilaire, dont le nom apparaît dans le dossier de la BNC, aurait payé 1,5 million de gourdes pour le coordinateur départemental du Nord du parti politique Pitit de Desalin. Cet argent devait servir à gérer une base politique en vue de cet événement emblématique.
Cependant, Wisly, en charge de la supervision de ces fonds, semble être pris dans un périlleux dilemme. Craignant la colère des militants locaux, il envisagerait de renvoyer l’argent à Port-au-Prince. Cette décision aurait pour but de se désolidariser d’Emmanuel Vertilaire, soupçonné d’être impliqué dans des affaires douteuses.
Entre dysfonctionnements administratifs, tensions politiques et désengagement apparent des autorités centrales, le Cap-Haïtien se trouve dans une situation critique. Les citoyens, qui souffrent déjà de conditions de vie difficiles, attendent des réponses concrètes pour sortir de l’impasse. La commémoration de la bataille de Vertières, symbole de la lutte pour l’indépendance et la dignité, etait l’occasion d’initier un dialogue entre les acteurs concernés ? Ou restera-t-elle une nouvelle occasion manquée dans un contexte déjà tendu ?
Les prochains jours seront décisifs pour mesurer la capacité des autorités locales et nationales à restaurer la confiance et à initier des solutions durables pour cette ville historique.